vendredi 29 novembre 2013

L'harcelé harceleur.

ARTICLE


L'article du journal Le Point vous donne pas moins de sept conseils pour connaître les signes à repérer et savoir si leur enfant est agressé.

http://www.lepoint.fr/sante/harcelement-a-l-ecole-sept-conseils-aux-parents-pour-faire-face-28-11-2013-1762711_40.php

EXPLICATIONS

J'aime bien apporter quelques compléments à certains articles, et ici, il me semble nécessaire de le faire encore une fois ici. Il est ainsi dit dans le 5ème paragraphe(sans compter l'introduction)  :

"Les "harceleurs harcelés" sont eux des enfants qui ont été victimes et qui vont reproduire ce vécu. Leur souffrance n'a pas été reconnue et verbalisée et c'est pour eux la seule façon de se dégager de ce qu'ils ont subi."

Reproduire ce vécu oui, mais lorsque la souffrance n'a pas été exprimée, verbalisée, elle peut se transformer en un harcèlement différent de celui scolaire. Lorsqu'une seule amitié est créée par la suite, cela peut amener une sorte de dépendance(de nature affective ou autre) vis-à-vis de la personne. 
 En cas de prise de distance de l'ami(e) en question par la suite, si aucune nouvelle amitié réellement solide n'est créé par la suite, cela pose un risque de harcèlement. Où le but n'est pas de nuire mais de reconstruire cette amitié, parce que celle-ci constituait alors le seul repère de l'ancienne victime de harcèlement. 

Comment ce harcèlement se manifeste-t-il ? 

Le harceleur envoie des messages, de manière très fréquente, ou va parler(trop) régulièrement à la personne, pas forcément de manière méchante ou menaçante, mais insistante.  Les messages comportent le plus souvent, dans ce genre de cas, des excuses, le rappel des souvenirs de leur amitié, ou encore, des "demandes insistantes" pour "reprendre l'amitié" là où ils l'avaient laissé.

SOLUTIONS

Pour le/la harcelée 

La personne qui cherche à reconstruire cette amitié en harcelant son ancien(ne) ami(e) n'y gagnera que de la haine, du rejet, du dégoût,  mais son absence risque de lui peser très lourd. La personne harcelée, pour s'en sortir, doit absolument faire preuve de caractère et s'opposer énergiquement à tout contact verbal avec le harceleur.
Celui qui est harcelé doit prévenir  ses parents/sa famille, et ceux-ci doivent faire en sorte, s'ils le peuvent, convoquer en premier lieu les parents du harceleur et lui-même, afin de discuter de manière directe de ce conflit. La riposte graduée représente une bonne solution. Si la confrontation directe ne fonctionne pas, un rappel à l'ordre peut s'avérer efficace.

Si ceci ne fonctionne toujours pas, éventuellement récolter des preuves du harcèlement(pas toujours possible), aller voir la direction de l'établissement scolaire qui devra convoquer l'élève harceleur et éventuellement prendre des sanctions, ou en tout cas parler avec un ton suffisamment ferme pour le dissuader de renouveler ce genre de comportement et tenter d'apporter des solutions concrètes. Il est important que la direction conseille tout ce qui est cité ci-dessous, mais lui fasse également comprendre que son comportement est inacceptable, parce qu'il s'agit de harcèlement, et que, quand bien même la volonté n'est pas de nuire, cela importune son interlocuteur.

Le mot "Harcèlement" est important : dans le cas où le harceleur n'aurait pas eu conscience de son vécu passé, cherchez à savoir pourquoi il agit ainsi (demandez-lui directement, et laissez-le prendre son temps pour répondre à cette question). A moins de ne pouvoir faire autrement, convoquez-le lors d'un cours, ou d'un grand temps libre(la pause de midi par exemple), afin qu'il puisse s'ouvrir et s'exprimer librement.


Si le harceleur recommence encore, les parents doivent le menacer d'aller voir les autorités compétentes, et si le harcèlement ne cesse toujours pas,  voyez si vous pouvez déposer une main courante puis une plainte. Si ce n'est pas le cas, référez-vous une nouvelle fois à la direction qui devrait prendre les mesures nécessaires.

Pour le harceleur(ancienne victime de harcèlement scolaire)

Solution longue : 

Le harceleur(ancienne "victime" de harcèlement à l'école) doit  immédiatement cesser son comportement, mais ce n'est pas chose facile, puisque pour rappel, cette personne constitue son principal et unique repère. Il peut donc lui être difficile d'arriver à se contrôler et à ne pas aller voir ladite personne.  Il peut être bon pour lui de voir un bon psychothérapeute, mais d'autres solutions existent également avant d'en arriver là. Sa dépendance peut être résolue de façon progressive, d'abord grâce au temps qui passe, ensuite par de nouvelles activités.
En effet, des activités plus ou moins complexes occupent alors les pensées du harceleur, et il peut oublier, tout du moins en partie, de contacter son ancien(ne) ami(e).

La pratique d'un sport en solitaire ou en club peut être utile. Un exercice de comportement à noter : à chaque fois que le harceleur pense à parler à cette personne, il doit s'offrir, dès que possible, du temps pour lui, pour faire ce qu'il aime.
Enfin la pratique d'un travail régulier, par exemple celui de la rédaction web(TextBroker) permet de gagner un peu d'argent et d'occuper son temps de manière constructive. L'argent ainsi gagné peut permettre de s'offrir divers plaisirs(ludiques, gustatifs...).

Solution courte
En ce qui concerne l'arrêt du harcèlement de façon immédiate : la personne harcelée doit systématiquement nier l'existence de son harceleur, qui abandonnera forcément son manège au bout d'un moment. Soit l'ignorer et nier complètement son existence, soit lui parler très durement, avec un ton sec, tranchant, autoritaire, et totalement désagréable. Si la personne harcelée était en contact avec son ancien ami(e) via Internet et avait donné son numéro, elle doit absolument le bloquer sur tous les comptes des réseaux sociaux, changer d'e-mail, de numéro de téléphone, et bloquer tout autre moyen de contact qui lui serait possible.

 Attention cependant, dans ce cas de harcèlement, un soutien psychologique et/ou des rencontres doivent être apportées au harceleur. En effet, s'il agit de cette façon, c'est parce qu'il est persuadé que cette personne est nécessaire à sa "survie".  Un savant mélange entre répression et prévention se révélera plus efficace.

Et concrètement ? 

Concrètement, un service de psychologie est gratuit et en libre accès dans les centres médicaux-psychologiques. Quant aux rencontres, les plus intéressantes peuvent se faire sur le net, par exemple sur la page Facebook "Harcèlement scolaire : Venez briser le silence". Pourquoi ? Parce que l'ancienne "victime" de harcèlement pourra contacter directement, via le réseau social, des personnes ayant eu le même problème, et y trouvera donc, normalement, des personnes avec qui partager des centres d'intérêts.

Ensuite, lorsqu'un parent ou un membre de la direction donne ce type de conseil préventif, elle doit le faire sans dureté ni jugement, mais au contraire avec une certaine écoute, afin que son interlocuteur se sente en confiance et accomplisse ainsi plus facilement ces conseils(faire ce qu'il aime/trouver un petit travail/faire des rencontres/pratiquer un sport). Le fait d'être dur(e) et de juger ce type de harceleur, c'est s'assurer qu'il n'applique pas les conseils donnés.

Conclusion 

Le harcèlement qui consiste à "contacter trop fréquemment" une personne sans volonté de nuire est une autre forme de harcèlement, qui peut découler du harcèlement scolaire. On doit bien sûr lutter contre le harcèlement peu importe sa forme.
Si ce texte vous a paru trop "gentil" avec le harceleur, c'est parce que ce harcèlement découle tout simplement du harcèlement scolaire et donc d'une souffrance non exprimée, non verbalisée, et c'est pour cette raison qu'on y trouve plus d'informations préventives que répressives.
Ce qui marche pour certains peut ne pas marcher pour d'autres et inversement. Les intitulés "Solution longue" et "Solution courte" sont principalement là pour "couper" l'article et faciliter la lecture, mais les durées peuvent varier selon les situations et les individus. Enfin, vous pouvez tout à fait tenter d'appliquer les conseils des deux paragraphes.  

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